L’année de la biologie 2021-2022

Du laboratoire de recherche
à la classe


Depuis bientôt un an, la pandémie de Covid-19 a placé les scientifiques au cœur du débat public. Cette période témoigne de l’importance de sensibiliser et d’informer les citoyens à la biologie, afin de leur permettre de comprendre le monde du vivant mais aussi de développer leurs propres opinions sur des sujets divers, souvent débattus, et parfois controversés. Dans ce contexte, le CNRS et le Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports consacrent l’année scolaire 2021-2022 à la biologie, en lançant, sur tout le territoire, l’Année de la biologie.


Antoine Petit, Président du CNRS


Cette année, la biologie est à l’honneur !

Après l’année de la chimie (2018-2019) et l’année des mathématiques (2019-2020), qui ont toutes deux connu un grand succès, le CNRS et le ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports s’associent à nouveau dans le cadre de l’année de biologie, qui se déroulera tout au long de l’année scolaire 2021-2022 dans toute la France. Cette opération ambitieuse vise à rapprocher deux mondes qui s’apportent mutuellement beaucoup : celui de l’enseignement et celui de la recherche pour mettre en lumière les grandes avancées et les enjeux de la recherche en biologie. L’Année de la biologie s’inscrit dans le cadre du plan de formation des enseignants (PAF) du groupe de sciences et technologies du vivant, de la santé et de la Terre sur le territoire national. Cette formation, prise en charge par l’Education nationale, est mise en place avec le soutien actif des délégations régionales du CNRS en étroite collaboration avec les inspecteurs de l’éducation nationale.

Pour le CNRS et l’éducation nationale, il s’agira de sensibiliser les enseignants aux dernières découvertes et méthodes de recherche en biologie, à la place de la recherche française en biologie, aux différents parcours menant aux métiers de la recherche, à la diversité du métier de biologiste. Ensemble, l’objectif est de valoriser et vulgariser largement les avancées et les enjeux de la biologie du 21e siècle. Partout en France, les équipes du CNRS ont fait preuve de beaucoup de créativité afin de donner aux enseignants des outils concrets pour « donner envie de science » aux plus jeunes. Des conférences générales ou thématiques seront données par des scientifiques du CNRS et suivies de visites immersives de laboratoires. L’opération #elevetonblob connaîtra une deuxième phase avec une expérience totalement inédite afin d'étudier les effets du réchauffement climatique sur la croissance du blob.

L’une des missions du CNRS est la valorisation de son savoir-faire et de ses découvertes pour les mettre au service de la société. Les sciences biologiques représentent près d’un tiers des forces scientifiques de l’organisme, qui dans ce domaine est à même de proposer un pilotage scientifique de haut niveau, des scientifiques hautement qualifiés, à la pointe de leurs domaines respectifs, ainsi que des laboratoires de premier plan et des plateformes technologiques performantes. Dans un monde aujourd’hui saturé d’informations ou prolifèrent les contre-vérités, la diffusion des savoirs et des connaissances devient une nécessité de service public, d’abord au travers de l’enseignement avec et dans les Universités, mais aussi auprès des enseignants pour enrichir leurs cours à destination des plus jeunes. En cette période particulière marquée par une crise sanitaire qui a profondément modifié nos modes de vie, nos citoyens ont plus que jamais besoin de science ; il est fondamental de leur apporter des connaissances fiables, notamment dans le domaine des sciences du vivant.

Rapprocher les mondes de l’enseignement et de la recherche


L’Année de la biologie vise à rapprocher les mondes de l’enseignement et de la recherche pour mettre en lumière les grandes avancées et les enjeux de la recherche en biologie. L’objectif ? Permettre aux enseignants de mettre en perspective leurs savoirs en biologie au regard des dernières découvertes scientifiques et d’améliorer ainsi leur connaissance du monde de la recherche. Dans ce but, une journée de formation à la culture scientifique est proposée aux professeurs du secondaire des Sciences de la Vie et de la Terre, du collège au BTS. Au programme : des conférences sur des thématiques et des résultats scientifiques récents, des visites de laboratoires, mais aussi des rencontres avec les scientifiques et les personnels de recherche du CNRS. L’Année de la biologie est également l’occasion de mettre la biologie à l’honneur auprès d’un large public à travers le partage de contenus, de ressources pédagogiques et documentaires ou encore l’organisation d’événements sur des thèmes d’actualité intéressant la société.

André Le Bivic,

Directeur de l'Institut des sciences biologiques



Depuis un demi-siècle environ, peu de domaines scientifiques ont connu autant de ruptures et de révolutions que la biologie, et ce depuis la fin du XXème siècle. Récemment, la pandémie de coronavirus a placé la recherche et ses acteurs au cœur du débat public. Elle a permis également de démontrer, au travers de l’extraordinaire mobilisation de tous les scientifiques, la puissance d’une recherche mettant en relation de nombreux domaines scientifiques. Les biotechnologies, la biologie cellulaire et la biochimie, l’immunologie et la virologie, les sciences de l’évolution ont eu une place centrale dans la compréhension de cette pandémie. La biologie est de fait une science fondamentale au cœur des enjeux sociétaux et économiques, comme illustré dans l’exemple des vaccins à ARNm (ARNm dont la découverte doit beaucoup aux français F. Gros, F.Jacob, J. Monod et A. Lwoff). Les sciences biologiques œuvrent aussi pour adapter nos systèmes de productions alimentaires, en sélectionnant, par exemple, des variétés pour faire face aux changements climatiques, ou encore quand il s’agit de comprendre des mécanismes cellulaires et moléculaires qui améliorent les traitements préventifs et thérapeutiques. Cependant, cette période de crise actuelle, avec la montée des théories complotistes, témoigne de l’importance de sensibiliser et d’informer les citoyens, et en particulier les plus jeunes, à la biologie, afin de leur permettre de comprendre le monde du vivant mais aussi de développer leurs propres opinions et sens critiques sur des sujets divers et/ou controversés. Qui mieux que les enseignants pourraient transmettre ces savoirs et ces compétences ? Encore faut-il que leurs propres connaissances soient constamment réactualisées dans un monde scientifique en perpétuel renouvellement. Dans ce contexte, afin de former les enseignantes et enseignants, le CNRS et le Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports lancent l’Année de la Biologie qui se déroulera dans toutes les Académies de France, sur l’année scolaire 2021-2022. Plusieurs temps forts rythmeront cette année : une conférence inaugurale, le 19 octobre 2021, sous le haut patronage des Ministres de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports, et de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, en présence du Président Directeur Général du CNRS, marquera le lancement de l’Année de la Biologie. Elle établira le lien entre les avancées de la biologie et l’apport des nouvelles technologies qui facilite l’interdisciplinarité et fait évoluer le parcours du métier du biologiste au 21e siècle. Des journées de formations, à destination des enseignants, composées de conférences et visites de laboratoires dans toute la France mettront en avant les grandes découvertes et les connaissances actuelles en biologie. Elles seront animées par des biologistes de renom, reconnus par leurs pairs et qui ont marqué la biologie par l’excellence de leurs recherches. Les enseignants seront aux côtés des scientifiques au sein des laboratoires du CNRS en région. Ils pourront ainsi comprendre le fonctionnement de la recherche en biologie. J’ai mobilisé tous les services de l’INSB du CNRS, et encouragé tous les laboratoires, équipes, chercheuses et chercheurs, concernés de près ou de plus loin par les sciences du vivant, à devenir acteurs de l’année de la biologie. Notre objectif est non seulement de former les enseignantes et enseignants, mais également, à travers eux, d’atteindre nos jeunes et raviver leur intérêt pour les carrières scientifiques, pour en faire les chercheuses et les chercheurs en biologie de demain. Je vous souhaite donc à toutes et tous une excellente Année de la Biologie, pleine de découvertes et d’étonnement.

 

En partenariat avec l'Education Nationale

 
 
 

L’année de la biologie d’octobre 2021 à juin 2022 va permettre la réalisation par nos élèves d’une grande diversité de projets et d’actions dans le monde scolaire. Elle va contribuer à renforcer les relations entre le monde de la recherche et celui de l’enseignement, point crucial pour la formation scientifique des nouvelles générations avec des retentissements positifs sur les communautés éducatives et les partenaires de l’école.

Mais l’année de la biologie doit permettre d’aller plus loin ! Elle doit permettre de changer les représentations que le grand public, voire les décideurs, portent sur cette discipline qui n’est que rarement considérée comme essentielle à la fois dans la formation des jeunes et la construction de leur avenir de citoyens, et comme professionnels. Et pourtant…

Ainsi, qui souligne que la biologie fédère des secteurs clés de l’économie française ? Parmi eux, le domaine agroalimentaire, qui regroupe les biotechnologies, les bio-industries, l’agriculture, la restauration, … affiche un chiffre d’affaires de 180 milliards d’euros et un excèdent commercial de 7,6 milliards d’euros ce qui le place au premier rang national. S’y ajoutent, dans la grande famille de la biologie et des bio-industries, les secteurs de la médecine, de la pharmacie, du médicotechnique, de la santé au sens large et du social, du soin à la personne, de l’hygiène, de la cosmétique, des métiers de l’environnement, … La biologie est ainsi au cœur des défis économiques et industriels de notre nation et offre 650 000 emplois par an en France.

C’est une discipline incontournable à la compréhension des grands enjeux du XXIème siècle parmi lesquels le changement climatique, les politiques de santé, des nouvelles sources de biomolécules, d’énergie, la bioéthique. Elle contribue à la construction de citoyens éclairés, en capacité de comprendre les enjeux de santé, et donc les conséquences de leurs choix que ce soit sur eux et leur famille mais également les enjeux de la préservation de l’environnement à l’échelle des populations humaines et des écosystèmes. Dans tous ces domaines, la recherche y joue un rôle clé, la crise de la CoViD l’a particulièrement bien soulignée.

De plus, c’est une discipline extrêmement formatrice qui convoque une diversité de raisonnements pour construire ses modèles explicatifs qu’ils soient déductifs, inductifs ou abductifs. Confrontée(s ?) à la diversité du vivant, à sa complexité, à son histoire, à ses variations individuelles, à ses mécanismes évolutifs, les sciences biologiques s’appuient sur des raisonnements statistiques et probabilistes. Les domaines investis croisent le chemin d’autres sciences que sont la physique-chimie, les technologies ou les mathématiques. Elle convoque de nombreux concepts exigeants qui contribuent à développer de manière majeure les compétences d’expression orale et écrite, en mobilisant un lexique scientifique très riche.

Et donc, enseigner la biologie de l’école au supérieur, c’est apporter aux élèves et aux étudiants des compétences scientifiques robustes, les amener à comprendre comment se construit cette science, maitriser ses raisonnements spécifiques et d’acquérir un esprit critique. C’est investir ses objets dans les éducations transversales qui les forment à la citoyenneté, à la santé, à la sexualité, au développement durable ou encore à la prévention des risques. C’est, et ce n’est pas la moindre des tâches à conduire, accompagner les jeunes dans la découverte des domaines professionnels, des voies et filières de formations et ainsi élaborer des parcours de formation ambitieux correspondant aux aspirations de chacun. La biologie, c’est aussi le domaine scientifique où les jeunes filles sont fortement représentées et fortement investies. C’est former des jeunes à l’innovation, avec par exemple les nombreuses start-up dans les domaines des biotechnologies y compris celui de l’environnement (dépollution, valorisation des déchets… ).

L’année de la biologie est la formidable occasion de mettre en lumière la place de cette discipline des bancs de l’école à la recherche de plus haut niveau ainsi que ses liens avec tous les citoyens au jour le jour. Elle constitue un levier pour amener tout un chacun à prendre conscience de la variété des disciplines qui la constitue et qui contribuent toutes à son unité conceptuelle et soulignent son importance majeure aujourd’hui et son rôle stratégique pour demain.